Accueil » Le ciel dans tous ses états » 2014 » Début Août 2014 : entre Aveyron, Hérault et Bouches-du-Rhône

Début Août 2014 : entre Aveyron,
Hérault et Bouches-du-Rhône

À chaque fin de semaine sa situation orageuse, c'est presque devenu systématique dans le Sud depuis la mi-juin. La traque continue donc et ses galères avec !

1er août : Quoi de mieux que de terminer une semaine de travail avec la perspective d'une chasse ? Rien ou presque :) L'Aveyron semble bien placé, la convection a déjà débuté dans la journée plus au Nord. En fin d'après-midi les premiers échos se développent vers le centre du département. Je prends donc la direction de Millau. Après Le Caylar (34), je commence à distinguer la cellule qui est devenue bien active à l'Ouest/Nord-Ouest de Millau et les impacts se dévoilent : c'est le stress pour arriver jusqu'au point de vue. Forcément, arrivé à destination, l'activité électrique se fait moins intense et plus éloignée... néanmoins une belle ambiance m'accueille. Dans la continuité de cette cellule qui faiblit et s'éloigne désormais, de nouvelles zones de précipitations intenses se dévoilent par la suite plus à l'Ouest. Cette nouvelle cellule va être bien avare en foudre avec seulement 3 ou 4 impacts (deux captures quand même), l'activité intra-nuageuse était + présente avec le tonnerre qui grondait régulièrement. Je raterais quelques beaux impacts plus au Nord, impacts totalement isolés et imprévisibles sévissant sous les restes d'autres cellules déjà passées.

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

La dégradation orageuse arrivant par le Sud-Ouest pourrait balayer l'Aveyron durant la nuit. NIKO34 est en chasse du côté de Rodez où il se retrouve sous de violentes cellules naissantes. Je pars d'abord repérer un spot plus au Nord de Millau, d'où j'observe les flashs et même quelques éclairs des cellules présentes aux alentours de Rodez. Puis, je rejoins Nico à son emplacement afin que nous suivions la situation nocturne... de cela il n'y aura point. Les orages du Sud-Ouest ne parviendront pas jusqu'à nous, ils se déstructureront bien avant. Le salut, si je peux dire ainsi, viendra de quelques faibles cellules isolées vers l'Est/Nord-Est de Rodez. Nous nous plaçons en bordure d'un champ avec la vue adéquate et tentons de photographier, à l'abri de la pluie dans nos coffres, les impacts qui sont étonnamment nombreux au regard de la faiblesse de ces cellules. L'ambiance est pluvieuse, les impacts sont éloignés, du coup ce ne pas très sexy... mais mieux que rien. Minuit passé, ciel étoilé au-dessus de nos têtes, les lueurs à l'horizon des orages du Sud-Ouest en fin de vie, quelques étoiles filantes et une voie lactée limpide... il est temps de rentrer, la fatigue est là et il n'y a plus rien à espérer.

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

2 août : Cette journée s'annonce orageuse, cette fois-ci l'Hérault est concerné. L'accumulation de fatigue se fait sentir et il va falloir ne pas se lever tard... aux alentours de midi, la convection s'enclenche et une première cellule éclot à l'Ouest de Montpellier. La convection est également sympathique... je me dirige alors à l'Est pour observer cela et attendre de voir comment ça va évoluer. La cellule sur l'Ouest gronde un peu mais rien de visible :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Des orages commencent à se former à l'Ouest et prennent la direction du Nord-Est héraultais... et voila, je me fais avoir ! Je fonce alors à Claret mais c'est peine perdue, je vais encore arriver trop tard... j'essuie une bonne saucée sur la route sous une cellule en bordure de la principale. À mon arrivée, le spectacle s'éloigne déjà, je ne capture qu'un petit canal à l'arrière, frustration... d'autant que ça devient intéressant en Centre Hérault ! Je ne sais trop que faire : des orages sont pas loin et ça pourrait s'activer dans le coin... si je me repositionne vers la vallée de l'Hérault c'est 40 minutes de route, vais-je encore arriver trop tard ? Finalement, je décide de partir et rejoint Mammatus34 à Montarnaud. Je n'ai rien raté, et c'est juste à mon arrivé que la foudre devient visible. Des cellules stationnaires, une belle ambiance...

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

La foudre devient enfin capturable et surtout intéressante avec des ramifications. Deux bémols : une petite bande convective à l'avant qui gâche une partie des éclairs et quelques beaux loupés à cause du cadrage trop serré (c'est ça de vouloir du proche !) :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

L'activité décline petit à petit et il pourrait y avoir des choses très intéressantes en soirée/nuit vers le Gard, il est donc temps de rentrer. Belle moisson diurne au final après la galère des choix de spot, c'est vraiment ce qui est frustrant dans le coin avec la rareté des points de vue à cause de la topographie et végétation : se planter fait perdre du temps précieux et la malchance n’arrange rien. Je rentre donc et envisage de manger un bout avant la suite, nous sommes aux environs de 20h. L'instabilité était visible vers le littoral avant mon départ mais ça ressemblait surtout à de la grosse entrée maritimes plus qu'autre chose. Et bien non... arrivé au niveau des Facs de science dans Montpellier, je vois une voiture passer les essuie-glace à fond en face de moi... tiens tiens, il ne pleut pas pourtant ! ^^ Quelques centaines de mètres plus loin, de grosses gouttes commencent à tomber. Et en quelques minutes, c'est un véritable déluge dans lequel je me retrouve, avec de l'eau qui ruisselle de partout : ouch, ça faisait trèèèèèèès longtemps que je n'avais pas connu ça en ville, enfin ! Une petite cellule a éclot pile sur la ville. Les flashs ne se font pas prier dans ces murs d'eau. Changement de plan, je regagne alors le spot du début d'après-midi. Arrivé là-bas, la cellule montpelliéraine est en fin de vie et une cellule sur l'Est héraultais dévoile un beau rideau duquel s'est échappé des impacts lorsque j'étais sur la route. J'installe mon trépied... et forcément, plus aucune activité électrique ! La convection ne prend plus dans le coin, ça ne sent pas très bon... je devine à l'horizon la convection de l'énorme ligne orageuse qui s'est formée au large des Bouches-du-Rhône, c'est frustrant de voir ça de loin, toujours de loin. Alors que la cellule de l'Est héraultais se meurt, la convection à l'arrière de celle-ci suit le même déclin, mais une forme attire mon attention : est-ce un tuba ? Au début, j'ai un doute car il y a des formes similaires tout autour, cela pourrait être des fractus tout simplement. Mon regard quitte cela quelques instants puis je retombe à nouveau dessus et là, wouah ça s'étire ! Pas de doute, ça ressemble à un tuba. Les photos en taille réelle montrent bien une forme fine et allongée caractéristique, et la petite vidéo réalisée après les clichés qui suivent montrent l'évolution de la chose avec une rotation, peu de doute donc, mais c'est étonnant sachant que la convection était sur le déclin et ne ressemblait plus à grand chose :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

C'est donc le deuxième petit tuba observée cet Été dans le coin. Et c'est parti pour une longue attente. Malgré tout ce qui s'est passé, ça ne peut pas être terminé (surtout pour le Gard et les BdR). La nuit arrivée, le ciel recommence à montrer des signes d'instabilité avec quelques cellules uniquement pluvieuses dans l'Hérault et notamment sur le littoral montpelliérain. Dans ma voiture, à moitié somnolant, je ne l'avais pas forcément remarqué mais c'est vrai que le ciel s'est bien bouché, plus d'étoiles à l'horizon. NIKO34 me rejoint, on va voir ce que ça donne. Et le messie arrive... une cellule isolée se déclenche au Nord-Ouest de Nîmes. Ce n'est pas non plus très proche et une tartine de nuages en basses couches empêche de voir les impacts, mais la convection qui s'illumine est magnifique et des éclairs en jaillissent :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Mais évidemment, puisque la poisse c'est ma spécialité cette année, je rate la seule photo qu'il ne fallait pas rater : un impact extra-nuageux sort de l'enclume et va tomber en air sec loin de la cellule, sublime à voir... mais hors cadre :( Au Sud/Sud-Est, nous voyons des cellules quasi stationnaires flasher de plus en plus en Camargue et au large des Bouches-du-Rhône. La cellule gardoise se meurt... et la tentation d'aller intercepter une possible ligne naissante dans le 13 est forte. Après quelques minutes de réflexion, nous tentons le coup. Dès le départ, les flashs deviennent nombreux et c'est une frénésie électrique qui se met en place et dévoile des bouillonnements dantesques. Autant dire que sur la route on en bave à voir cela et à ne pouvoir rien faire. Nous avons pour objectif de passer Arles puis de descendre vers le littoral... mais nous ne connaissons pas le coin. Nous allons finalement aux Saintes-Maries-de-la-Mer mais la ligne orageuse a maintenant pris de la vitesse et file vers Marseille : soit nous photographions depuis le bord de mer, soit nous allons encore + à l'Est. Comme nous voyons très peu d'impacts, on décide de se rapprocher... et on perd un temps précieux. À l'approche de Fos-sur-Mer, un spectacle dantesque nous en remet une couche : maintenant, nous ne voyons plus les bouillonnements s'illuminer mais nous sommes plus proches et ce sont des spiders et impacts à impulsion multiple qui se dévoilent devant nous sur la route avec en fond de décor apocalyptiques des lignes à haute tension et les nombreuses cheminées des raffineries ainsi que la torchère bien lumineuse de Port de Bouc. Une fois encore, nous ne connaissons pas les lieux et on va galérer à trouver un endroit dégagé sur la mer.... on va arriver à Martigues et la ligne s'éloigne déjà aux portes de Marseille. Résignés (voir même dégoutés, on peut le dire), malgré la vue bouchée, on commence à shooter pour revenir au moins avec quelque chose. Les impacts sont déjà lointains bien que quelques uns se manifestent encore, c'est surtout les internuageux et spiders qui viendront nous combler en rampant dans l'enclume jusqu'au-dessus de nos têtes :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Ouf, on sauve les meubles ! Superbes ambiances tout au long de la nuit, mais quelle frustration de n'avoir pu immortaliser ce que nous avons vu... c'était magique. Retour difficile, entre fatigue et déception avec une pile électrique qui continue de flasher dans le rétroviseur alors que c'est aux portes du Var.

8 août : Nouvelle semaine de boulot achevée... et nouvelle occasion de traquer l'orage ! L'Hérault est passé en vigilance orange dans la matinée mais l'Aveyron est semble t-il mieux placé d'après les modèles. Pour l'Hérault, ce serait surtout l'Ouest qui serait concerné. Raisonnablement (qu'on pensait !), avec Mammatus34, nous nous dirigeons en fin d'après-midi vers le Sud-Ouest de l'Aveyron. À notre arrivée, ciel laiteux à l'horizon avec de la convection préfrontale visible. Au-dessus de nous, des altocumulus trahissent l'instabilité et l'approche du front déjà bien en place et impressionnant dans le Sud-Ouest. L'activité préfrontale qui se développe avec un beau congestus dans le Nord de l'Aveyron à notre arrivée se transforme en magnifique cumulonimbus peu de temps après, ambiance typique des grosses dégradations :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Une voiture approche puis une moissonneuse : les agriculteurs propriétaires du champs de blé sur la photo vont tenter de moissonner ça en speed avant l'arrivée des orages ! On discute un peu avec eux, très sympa, et les bottes de paille se forment rapidement. Les choses sérieuses commencent avec des flashs visibles et quelques éclairs... tout va arriver très vite avec une activité sur tout l'horizon, beaucoup de flashs. Une cellule préfrontale se forme pile sur nous avec un premier flash puis la saucée... obligés de -déjà!- se replier dans la voiture. Heureusement, la cellule passe rapidement et on peut se remettre à mitrailler... mais à quoi bon ? L'arcus mal dessiné (ou pas bien visible à cause de la nuit présente) ne lâchera AUCUN impact. Alors question flashs violents ça pas de souci, on entend même de gros coups de canon, mais c'est tout. Je me rends une fois de plus compte que ces situations de grosses dégradations avec de grosses lignes, c'est vraiment le pire pour l'amoureux de la foudre... bref, tout ça arrive très vite, j'immortalise au moins cela :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle. Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Une fois dans la tourmente, même constat : pile électrique mais activité foudre invisible ou presque malgré quelques belles détonations. Je ne verrais qu'un seul impact proche capturé en vidéo. Si on ajoute à cela l'étrange sensation de ne pas avoir eu de déluge (pluie forte seulement) et des rafales de vent modérées (impression peut-être biaisée? l'anémomètre de Mammatus34 n'a en tout cas pas relevé grand chose), on a tous les ingrédients pour être dégoutés et se dire que la poisse ne nous lâche pas. Ah, il faut ajouter une couche supplémentaire : le LEWP continue sa course vers l'Est héraultais et pire, il s'est renforcé ! [Voir le dossier de Keraunos sur cette violente dégradation] Une fois le plus gros passé, on cherche à avoir une vue vers l'Est mais ça ne sert pas à grand chose car il y a pas mal de nuages parasites et très peu d'éclairs visibles. Nous repartons alors en direction de Millau, sous la pluie de l'immense panache. Une activité électrique disparate se manifeste, on tente alors un dernier coup en se positionnant sur les hauteurs avec vue sur le viaduc. La pêche est maigre, on arrive sur la fin et il pleut encore un peu. Quelques décharges rampantes au-dessus de nos têtes viendront sauver l'honneur, histoire de ne pas rentrer totalement bredouille :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Nous reprenons ensuite le chemin de l'Hérault et observons de superbes flashs en direction de l'Aude, quelques cellules isolées se sont formées à l'arrière du front : forcément, le timing est encore mauvais et quand nous arriverons, il sera trop tard. Arrivé au domicile, ces cellules passent maintenant assez loin au large. Je suis épuisé mais étant donné que ça lâche des éclairs parfaitement visibles, je relance la mitraillette sur le balcon. Un impact, extra-nuageux semble t-il, se démarque du lot et est bien sympatique... alors pour la route :

Cliquez pour avoir la photo à sa taille réelle.

Et DODO ! L'accumulation de fatigue de ces deux dernières semaines se fait trop sentir. Voici donc pour ces nouvelles opportunités orageuses. Je ne reviens pas sans rien, loin de la, mais encore des centaines et des centaines de kilomètres pour ne pas obtenir mon graal, la foudre nocturne assez proche et ramifiée. C'est vraiment épuisant, mention spéciale au 8 août où j'aurais du me contenter de rester tranquillement au balcon : je n'aurais pas fait pire et je suis même certain que j'aurais fait mieux grâce à l'abri que fourni le balcon quand il pleut. C'est ainsi, la roue tournera... ou pas.

Retour à Le ciel dans tous ses états

Dernière mise à jour de la page : 31 août 2014

Contact | Copyright © 2004-2024 - chrispics.fr - Par Christian Carmona | Lexique | Chrispics Carto | Recherche | Météo Montpellier