Accueil » Le ciel dans tous ses états » 2020 » Orages entre Valence et Montélimar le 10 juillet 2020
L'ennui météo est reparti de plus belle malgré une évolution diurne sympathique le 2 juillet sur le nord-est du Gard (un seul coup de foudre aperçu). Le vendredi 10 juillet, une séquence instable entrevue depuis quelques temps sur les modèles se profile pour la vallée du Rhône. Cela tombe bien : c'est mon premier jour de vacances et la vallée du Rhône me réussit bien. Je suis face à un dilemme : les modèles ne sont pas tout à fait en accord sur le positionnement du plus gros et il y a un risque que cela déborde bien sur les Cévennes en soirée. Je serais bien embêté de me trouver trop au nord alors que ça explose comme si souvent sur le bassin alésien. Arrive vendredi midi, les dernières actualisations, les dernières prévisions, et je décide finalement de me rendre sur le sud Drôme/Ardèche vers Tricastin. Sur le chemin, comme prévu, la convection démarre en centre Ardèche et de bonnes tourelles orageuses se montrent depuis l'autoroute. Elles se dirigent vers Valence, voir même plus au nord sur nord Ardèche/Drôme... raaaaah, l'envie est trop forte ! Je change de plan et continue ma route jusqu'à Valence. Heureusement pour moi, ça circule bien dans mon sens sur l'A7 mais c'est déjà bien chargé dans l'autre sens : les joies des migrations estivales. Le périphérique de Valence pour récupérer l'A7 en direction du sud est saturé, ça me fait un peu flipper pour le replacement ! Mon compère Albert me rejoint et on observe donc ces cellules qui filent plus au nord en évitant Valence. La luminosité est encore assez forte mais même avec l'arrivée de l'enclume, l'activité électrique reste peu présente et perceptible. Au final, un impact noyé et celui-ci seront capturés :
L'usine à production à orages est clairement, comme prévu et comme souvent, sur l'Ardèche et ses reliefs avant de glisser vers l'est dans la vallée. Cela se forme plus au sud et on constate que plus au nord, il n'y a pas grand chose d'intéressant. Si on reste plantés la, nous allons nous retrouver dans le panache des orages au sud... donc dès 17h15, on repart vers le sud en direction de Tricastin. Pas question de prendre l'enfer autoroutier, on passe dans l'intérieur de la Drôme par les petites routes, cela nous permettra de nous arrêter en route si la vue et l'activité est intéressante. Finalement, la situation s'accélère avec la formation d'orages en toute bordure de la vallée, en direction de Montélimar. On va donc viser la plaine agricole à l'est de la ville, le timing est avec nous puisqu'on arrive un peu en avance avec un orage qui avance lentement. Juste avant de nous poser, on voit déjà quelques impacts sur la route, le rideau de pluie est très compact, ça sent enfin le bon orage ! Des cellules se forment également au sud de celui-ci, on voit les rideaux naissant et la foudre se met à tomber dessous aussi. Sous l'orage principal qui nous fait face, la foudre tombe souvent dans les précipitations. Mais c'est l'activité intranugeuse qui est maître de la partie, elle est incessante tout comme le tonnerre. L'ambiance est magnifique, il fait lourd, quelques cigales accompagnent le tout, voila l'Été, le vrai !
Entre l'activité intranuageuse frénétique et la structure qui semble pivoter pour rentrer dans les précipitations, bien inclinées, on se demande s'il n'y aurait pas un comportement rotatif dans cet orage. Il est 18h55, l'orage commence à vraiment se rapprocher et une structure nuageuse de plus en plus équivoque se forme un peu plus à notre gauche, avec condensation en-dessous :
J'avais lancé une vidéo sur le petit compact en parallèle des photos, et les déclenchements en folie m'ont permis d'extraire les photos pour réaliser un pseudo-timelapse. La rotation n'est pas évidente mais j'ai l'impression qu'il y en a une :
Et le déluge arrive enfin. Nous n'avons plus qu'à attendre, rien d'autre à faire. De bons impacts proches tombent ! Fort heureusement malgré le ciel et les échos radar, la grêle nous évitera. Tout au plus quelques billes passagères. Les champs sont gorgés d'eau, la petite route qui nous sépare de notre petit déplacement est bien inondée. Outre cette cellule, les nouvelles formées plus au sud nous impactent dans la foulée avec notamment un split (division cellulaire) qui remonte plein nord sur nous en s'affaiblissant. Retour au calme avec une petite pluie fine, ça clignote bien en direction des reliefs de l'est où les orages s'évacuent mais difficile de capturer quelque chose. À notre ouest vers la vallée du Rhône, de nouvelles cellules se forment, on en a pas encore fini. Une cellule passe sur la centrale nucléaire de Cruas (derrière les collines). Dans le panache de celle-ci (ou peut-être que c'est un autre noyau distinct, il y en a tellement eu!), un fantastique impact ramifié s'abat. Les couleurs du coucher de soleil commencent à se manifester alors que l'activité électrique reste présente tout autour de nous mais en diminuant :
Un orage reste présent à notre ouest sur les montagnes de l'Ardèche mais on sent que ça commence à être la fin. Un ultime sursaut aura lieu à notre sud dans le secteur de Pierrelattes en évoluant assez rapidement vers l'est/nord-est. Deux cellules distinctes et bien actives prennent naissance, on se replace un peu afin d'avoir une vue un peu plus dégagée (dans la limite que nous impose une vue de plaine). Hélas mon appareil loupera entre deux poses (télécommande, 2s de pose), un double impact extranuageux sortant de la cellule la plus à l'ouest, des impacts bien proches et éloignés du coeur précipitant, le genre de choses que l'on aime tant ! Albert les aura en boite ! Mon autre boitier vise l'autre cellule qui est déjà derrière les montagnes, celle-ci va se renforcer au-fur-et-à-mesure qu'elle s'éloigne vers les Alpes. De celle-ci, quelques instants après sa voisine, sort aussi un extranuageux bien sympa. Alors que l'autre cellule s'éteint, celle-ci continue sa route, frénétique, mais les stratus se forment dans son sillage et nous ramènent aux conditions de pauvres héraultais sous crasse maritime :-D Un ultime extranuageux viendra s'offrir à nous, traversant cette immonde crasse mais offrant finalement une ambiance bien particulière alors que l'impact s'abat sur la foret bordant de petites falaises :
Il est environ 23h, retour à la maison dans une conduite quelque peu stressante avec un monde de dingue sur l'A7 en direction de notre chère Méditerranée ! En conclusion, après un printemps et un début d'été particulièrement affreux pour l'addict de foudre que je (nous?!) suis, ce 10 juillet restera un très bon souvenir avec une vraie traque diurne et semi-nocturne avec de la foudre généreuse et une belle structure.
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Dernière mise à jour de la page : 19 juillet 2020
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